Les forages destructifs réalisés avec des moyens mécaniques plus ou moins lourds (foreuse, pelle mécanique, carotteuse…) peuvent s’avérer d’un emploi délicat sur des sites ou le sous-sol est « encombré ». Avant tout intervention de ce type, il convient en effet de s’affranchir du risque sous-jacent. Celui -ci peut se matérialiser sous diverses formes : réseaux enterrés, engins pyrotechniques, réservoirs d’hydrocarbures, fûts de produits toxiques, cavités….
Ceci est d’autant plus vrai sur des sites sensibles, qu’ils soient classés SEVESO ou non, comme les centrales nucléaires, les stations-services, les raffineries ou les sites chimiques où l’endommagement de structures ou d’éléments souterrains peut s’avérer catastrophique.
La géophysique permet de s’affranchir de ces inconvénients en utilisant des techniques non invasives qui permettent d’ausculter les sous-sol en garantissant un maximum de sécurité pour le positionnement de futurs sondages.
Parmi celle-ci l’on peut citer le géoradar, qui sera utilisé pour rechercher des canalisations ou des cuves enterrés et ce quel que soit le matériau qui les constitue. Il faut toutefois préciser que la méthode a ses limites dans le sens où l’on ne peut l’utiliser au droit de terrains trop argileux ou gorgés d’eau. La plupart du temps cependant, les structures enterrées sont peu profondes et généralement enfouies sous une couche de remblais sableux qui suffit à bien les mettre en évidence. Basé sur un réseau d’antennes compactes, le géoradar de type « Stream X », est en outre idéal pour obtenir une véritable vue en 3D de la zone d’étude. Couplé à un détecteur de câbles , elle permet de sécuriser une zone de manière efficace et rapide. Ces deux méthodes sont particulièrement adaptées à des sites où les plans ne sont pas ou plus disponibles ou bien incomplets (station-service, dépôts pétroliers, CNPE, anciens sites industriels…).
Le magnétomètre, qu’il soit à protons ou de type « fluxgate » , est très utile pour la recherche d’engins explosifs de toute taille. Couplé au géoradar , il permet d’obtenir une véritable cartographie détaillée d’un ancien site bombardé. Certains appareils permettent de réaliser des mesures verticales et peuvent être directement introduits dans le trou de forage ce qui permet de sécuriser celui-ci à l’avancement. Ce type de site, très problématiques, sont nombreux (zones ferroviaires, dépôts pétroliers ou de munitions de l’armée, zones de combats) et font souvent l’objet de projets immobiliers d’envergure comme la construction du futur complexe hospitalier de Nantes (44) par exemple.
Les méthodes électromagnétiques sont généralement prescrites dans le cadre de la recherche de fûts enterrés ou bien encore de cavités. Elles peuvent être associées à des méthodes électriques (tomographie) pour une plus grande précision et obtenir des vues en 3D de la zone d’étude. Les déchets enfouis peuvent notamment être présents sur d’anciens sites industriels où cette pratique était courante avant la mise en place de lois environnementales efficaces. Les cavités quant à elles sont soient de nature anthropique (galerie de mines, marnières, caves…), soit naturelles (karsts, terrains décomprimés) et leur présence peut s’avérer fort dommageable dans le cadre de la foration de pieux de fondation par exemple.
La sécurisation des forages, qu’ils soient environnementaux, (diagnostic de pollution des sols, dépollution) ou géotechniques (essais, pieux de fondation) est donc nécessaire si l’on travailler en toute sécurité. Il conviendra donc d’utiliser les différentes techniques géophysiques en adéquation avec la problématique rencontrée. Pour un maximum d’efficacité en terme de prévention, les techniques géophysiques peuvent être associés à des moyens mécaniques de type aspiratrices-excavatrices qui permettent de terrasser par aspiration tous types de matériaux de remblaiement.